C’est quoi un facteur antinutritionnel?

Certaines substances contenues dans les aliments que nous ingérons
nous empêchent de profiter pleinement des nutriments qu’ils devraient nous procurer.
Explication d’un phénomène que l’on regroupe sous le vocable de “facteur antinutritionnel”.
La transformation d’un aliment élimine son facteur antinutritionnel

On peut trouver dans notre alimentation des facteurs antitrypsiques
qui empêchent la transformation des protéines en acides aminés
mais aussi des antivitamines, des antihormones, des antiminéralisants,
ou encore, bien évidemment, des allergènes alimentaires!

Heureusement, pour la plupart des aliments concernés,
une simple transformation (cuisson, fermentation, germination…)
suffit à améliorer la disponibilité des nutriments.
Ce n’est cependant pas toujours vrai pour les allergènes alimentaires,
qui nécessitent d’exclure le légume considéré.
En cas de doute à ce sujet, demandez conseil à un professionnel de la santé.

Quelques exemples pour mieux comprendre

Le blanc d’œuf cru, de même que le lait cru
et de nombreux végétaux riches en protéines (haricot, soja, lentilles, céréales)
contiennent des facteurs antitrypsiques.
Mais la cuisson pour le blanc d’œuf, un traitement thermique (ébullition, UHT) pour le lait cru,
la chaleur ou la fermentation voire la germination pour les végétaux
permettent la destruction de ce facteur antinutritionnel.

Les antivitamines se trouvent par exemple dans la chair du poisson,
qui contient une thiamine, sensible à la chaleur, détruisant la vitamine B1.
Le maïs contient également une antivitamine PP,
détruite uniquement par certaines fermentations traditionnelles (tortillas du Mexique).

Certaines antihormones (les glucosinolates), notamment contenues dans les rutabagas(nap turcesc)(Fr=turnip), les navets(Ro=nap) et tous les choux
peuvent causer des troubles hormonaux chez les consommateurs
et surtout chez les animaux qui en consomment de grandes quantités (développement de goitres(gușă) par action sur la thyroïde).

 Enfin, certains composés végétaux tels que:

- l’acide oxalique (dans la betterave, les épinards, la rhubarbe, le cacao…)
L’acide oxalique peut provoquer de ce fait l’apparition de calculs rénaux (lithiase).

- l’acide phytique (dans l’enveloppe des céréales, c’est-à-dire le son)
peuvent réduire la disponibilité de certains minéraux : calcium, fer, zinc
Certaines enzymes (les phytases) ont cependant le pouvoir de détruire l’acide phytique,
avec l’aide de la flore intestinale ou par fermentation sur levain naturel
ou encore lors de la germination.

Source :
FAO, Facteurs antinutritionnels endogènes présents dans les aliments d’origine végétale
http://www.fao.org/docrep/003/T0700F/T0700F06.htm

fondation-louisbonduelle.org/2016/12/01/cest-quoi-un-facteur-antinutritionnel/



La composition d'un aliment ne permet pas toujours d'en prévoir l'efficacité physiologique réelle.
De très nombreux aliments  courants contiennent à l'état brut des substances
qui diminuent ou même empêchent l'assimilation de certains éléments fondamentaux qu'ils doivent nous apporter.
Cette activité négative sur la nutrition leur a fait donner le nom d'anti-aliments naturels.

Citons-en quelques exemples :

Il existe aussi des anti-vitamines, capables de détruire des vitamines au sein d'un aliment
et même dans le bol alimentaire à l'intérieur du système digestif.

Ainsi, on trouve parfois dans la chair du poisson une thiamine
qui détruit la vitamine B1 - mais qui est sensible à la chaleur.
Il existe également une anti-vitamine PP dans le maïs
qui serait détruite par certaines fermentations traditionnelles
mais non au cours d'autres préparations culinaires telle que la polenta(mămăliga).

Certaines anti-hormones entraînent des troubles hormonaux chez les consommateurs. Sont en cause ici certains aliments (rutabaga, chou) consommés en grandes quantités par des animaux, qui ont pu développer chez eux des goitres par action sur la thyroïde.

Certains anti-minéralisants troublent l'absorption de métaux.
Par exemple, l'acide oxalique (dans la betterave, les épinards, la rhubarbe, le cacao ...)
peut se fixer sur le calcium, le fer, le zinc etc. et en diminuer la disponibilité.
Le café également est l'adversaire du fer.

L'acide phytique, présent dans l'enveloppe des céréales, c'est-à-dire le son, peut précipiter le calcium et d'autres minéraux qui ont alors une forme insoluble.
Mais certaines enzymes appelées phytases peuvent heureusement détruire l'acide phytique,
par exemple grâce aux microbes de la flore intestinale,
ou au cours de la fermentation du pain complet ou bis sur levain naturel,
ou encore au cours de la germination.

Il en résulte que la composition d'un aliment ne permet pas d'en prévoir l'efficacité physiologique réelle.
Par ailleurs, pour trouver leur pleine utilité nutritionnelle,
certains aliments doivent subir des transformations :
cuisson, fermentation, germination etc.

La variété dans les aliments, qui seront crus, cuits, germés, lacto-fermentés etc, est à même d'assurer une nutrition correcte.

Si vous vous privez à cause d'un régime ou par manque de goût de sucres,
vous pouvez vous retrouver carencé et souffrir d'anxiété sans cause explicable.
Réapprenez à manger des douceurs et du chocolat !
Vous vous sentirez bien mieux, dans une certaine mesure.
Remplacez le sucre alimentaire par le Stevia,
plante dont les feuilles ont un goût sucré (sans sucre).

Le magnésium aussi peut vous aider :
les sujets très anxieux auraient des besoins accrus, de l'ordre de 500 à 600 mg par jou
r. L'alcool entraîne des pertes de magnésium, de même que les stress quotidiens.

Vous trouverez du magnésium dans :
le cacao, le chocolat, les céréales entières, le riz complet, le pain complet,
les fruits oléagineux, les dattes, les mollusques, les légumes secs.

Utilisez des germes de blé, pour en saupoudrer vos salades, vos légumes, ou même l''utiliser à la place de la chapelure.
Ajoutez des feuilles crues d'épinard, de bettes à cardes ou de pissenlit dans vos salades.
Ajoutez dans vos salades des coques, des bigorneaux.
Vous pouvez aussi ajouter des amandes hachées dans toutes sortes de salades ou les plats de légumes verts.

Faites également des salades de lentilles - c'est délicieux, de haricots blancs ou rouges, de pois chiches, de chou ou de brocolis.
Avec un filet d'huile d'olive, quelques oignons émincés ou des échalotes - les grises sont les meilleures - vous vous régalerez.

Bien sûr, tous ces aliments doivent être de culture biologique.

Article d'André Passebecq extrait de la revue Vie et Action n°256 avec son accord.

naturosante.com/rubriques/conseils/conseil_imp.php?72